BULLETIN 185 Sommaire Assemblée Générale du 28 mars 2009 Les festivités du TÊT KY SUU (2009) et les 50 printemps de l'ALAS : Vie des Sections : Vietnam Nord, Marseille-Provence, Sorgues Le Cercle de l'ALAS-Les Repas à Paris Dossier : L'Hôpital GRALL de Saigon, miroir de l'histoire (suite) Notes de lecture Expositions Bon de commande : Mémoire et Annuaire de l'ALAS Relevé des cotisations. Message du Trésorier
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AUNIS SAINTONGE TÊT 2009 - LA ROCHELLEIls sont arrivés peu à peu des horizons lointains, portant des souvenirs de paradis éteints, et puis, affalés dans des sièges profonds, ils ont refait un monde à leurs dimensions. Bientôt une douzaine, en attendant des foules, ils ont renoué les liens d'une amitié ancienne. Tant pis pour les oreilles un peu trop délicates, ils ont rapidement rempli la terre entière de leurs éclats de rire, de leur existence … Quelques vieux nhos joyeux ont pu, en quelques minutes créer une atmosphère à leur idée à eux, comme des gardiens de buffles dans la chaleur d'été ils ont été heureux du seul fait de se retrouver. Mais le Buffle, lui, s'en est trouvé jaloux.. On avait murmuré plusieurs fois qu'une colère prochaine allait manifester son entrée dans le cycle des années sur la terre. Il s'en est rappelé dans le bruit et la fureur. Il a secoué les portes et les murs, réveillé les corps repus d'un fort agréable dîner, rappelé l'existence de dieux indicibles du paradis de l'ouest. Bref, il a déclenché pour quelques heures un genre de typhon, en agitant les pattes au port de La Rochelle. Mais les vieux camarades, après avoir tremblé, se sont ébroués, pomponnés, restaurés, et sont partis fêter ce buffle si longtemps attendu. De nouveaux arrivés ont ravivé la flamme de la lanterne aux souvenirs, animé le défilé des ombres, des peines et des joies. Chamailles, gorailles, ripailles, tout était là pour leur grand plaisir de vie. Bref, tout alla très bien jusqu'à la nuit, et là, pendant quatre heures, les vieux souvenirs de vent de pluie, de grands coups secouant les portes, de gémissements de jeunes vierges arrachées à l'amour de leurs parents, de hurlements vengeurs de guerriers blessés, toutes les composantes d'un typhon éphémère ont été réunies pour enchanter les esprits de vieux enfants jouant à avoir peur. Heureusement les vents charentais conservent le sens de la mesure. Place au repos, place au rêve. Au petit déjeuner, il fut à nouveau question des petites misères de chacun, tout aussi bien que de la couleur de la culotte de la prof d'anglais. Mon Dieu, que ce soleil de février était beau ! Le seul souci était de savoir quel menu aurait prévu le maître Loàn Phuong. Tout était bien de son côté, mais pas de celui des trains. Nos amis se sont trouvés arrêtés en cours de route, en ont dû attendre sans espoir, un transport de remplacement que la S.N .C.F. n'a pu mobiliser en temps utile. Et la petite assemblée de La Rochelle n'a pu que regretter leur absence. Malgré leur grand désir de se joindre à elle, ils n'ont pu déplacer les arbres tombés en travers des voies. Pendant ce temps, le repas se déroulait dans l'animation coutumière, les natifs du Buffle recevaient leur diplôme et se trouvaient équipés aussi bien de casques gaulois cornus que d'anneaux de conduite dans leur nez. Et le beau soleil nous a conduits jusqu'à la photo de classe, avant que ceux qui devaient rejoindre leurs pénates ne nous quittent. Embrassades, promesses de rencontres prochaines et souhaits de santé pour tous. Au cours du repas, notre ami Georges Praille nous a fait le plaisir de nous présenter l'étude qu'il a faite sur le Potager du Roy, cette station botanique où l'intendant Bégou travailla à l'acclimatation dans diverses installations lointaines de plants de café obtenus dans la région de Moka et destinés à conforter la santé des soldats et marins partant pour de lointaines expéditions. Nombreux sont nos amis qui ont tenu avec juste raison à avoir cet ouvrage bien documenté dans leur bibliothèque. Repos, calme, sortie dans la fraîcheur du soir : il était temps de manger un peu. Un groupe d'énergiques Anciens se réunit à nouveau chez Loàn Phuong où les attendaient des bols de ph? de Dieu, profonds comme la pensée d'un chef conscient de ses responsabilités et parfumés comme un matin de printemps dans les cheveux d'une jolie femme. Bien des solutions ont alors été trouvées aux graves problèmes de l'heure, bien des remèdes offerts à divers problèmes articulaires ou digestifs. Que la lune était belle dans le miroir du port magnifié par une très forte marée! Tout auprès d'elle Vénus présentait tout l'éclat de sa beauté dans un strip-tease émouvant. Emotion, recueillement, rêves aussi en attendant de se retrouver le matin suivant dans le car pour une visite sans protocole à Son Excellence le Prince de Soubise. Mercredi matin, des voyageurs avides de connaissances nouvelles se sont retrouvés dans un vaste coche automobile pour passer la journée en pays rochefortais. L'arrêt à Moèze (ou Moise) suivant les époques et les prononciations permet de prendre connaissance des modes de vie des habitants des marais (salants ou "gats") aux siècles passés. Le groupe fait religieusement le tour de la "croix hosannière" en déchiffrant l'inscription latine qu'elle comporte, admire le clocher-amer de l'église et se rend à Soubise où la guide présente l'église, son transept, ses tableaux et la litre manifestant l'importance de la famille de Rohan-Soubise .A la mairie , toute proche, M. le Maire nous présente le logis orné de détails sculptés italianisants de très belle facture et rappelle les dégâts causés pendant les guerres de religion au château et à cette belle demeure. Le déjeuner à Soubise fut particulièrement fin, et le retour sur Rochefort se réalisa pratiquement dans les délais prévus. C'est avec plaisir que les Alasiens ont trouvé, ou retrouvé, les trésors des divers "métiers d'autrefois" avec leurs magasins d'épicerie, de coiffure, de photographie et autres. Le retour à l'hôtel a terminé ce séjour où les retrouvailles amicales ont permis de renouer des liens dont la solidité permet d'envisager encore de nombreuses rééditions, quels que soient les âges des participants la véritable amitié ne saurait vieillir.
Jean-Louis BAULT
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