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SOMMAIRE Bulletin 180

Le mot du Président : TRANSITION - Partition à quatre mains

Décisionq du Conseil d'Administration du 13 sept. 2007 . Nouveaux adhérents
Changement d'adresses Nos peines - Messe des défunts de l'ALAS
Les repas à Paris - Le Cercle de l'ALAS

La vie des Sections

Californie
East America
Sud-Ouest
Marseille-Provence
Sorgues
Nice –Côte d'Azur

FONTENAY, 22 JUILLET 2007, UNE BELLE FÊTE

DOSSIER: L'ART DES TISSERANDS ET DES BRODEURS VIETNAMIENS

A TRAVERS LES RIZIERES

ALASIE TERRE DE POESIE

Fleuve Rouge
Le sonnet d'Arvers
L'hymne divin
Terre Adélie Terre promise

LES DIX ANS DU CLUB DES TRADUCTEURS DE POESIE DE HANOÏ

LE MOT DU TRESORIER

NOTES DE LECTURE

Itinéraire d'enfance
Le voyage d'une artiste coréenne en Normandie
Laos, la guerre oubliée
Le Journal de Victor Dubray au Viet Nam

Vietnam, un dragon né de l'Indochine  

ALASWEB : Le palmarès du Lycée Albert Sarraut 1953-1954

VOUS AVEZ DIT : MEMBRE TITULAIRE A VIE ?

BON DE COMMANDE DU MEMOIRE

VOS CORRESPONDANTS


NOTES  DE  LECTURE

 

"ITINERAIRE  D'ENFANCE"

- Auteur : DUONG THU HUONG

- Roman traduit du vietnamien par Phuong Dang Tran, 380 pages

- Editeur : Sabine Wespiesen - Mai 2007 - ISBN : 978-2-84805-053-9

- Prix : 24 €.

"ITINERAIRE D'ENFANCE" est un des premiers romans du grand écrivain Duong Thu Huong.  Ce livre a connu un énorme succès lors de sa parution en 1985, au Viêt nam. Nous le découvrons aujourd'hui grâce à sa première traduction en français.

Ce roman captivant a pour héroïne Bê. Elle a douze ans. C'est une gamine espiègle, très entreprenante qui ne tolère pas l'injustice et est éprise de liberté, au sens large. Elle vit à Reû, petit bourg au Nord-est de Hanoï, entre sa mère, enseignante, ses amis, ses voisins et ses professeurs. Son père, garde-frontière depuis des années à Khâu Phai, poste situé aux confins de la Chine, a de rares permissions. Elle le voit peu. Ecolière-modèle, elle poursuit son petit bonhomme de chemin… Mais arrive dans son lycée un nouveau professeur de gymnastique, Gia, un dragueur. De surcroît, et Bê le découvre à ses dépens, c'est un être hargneux, aux "yeux d'anguille", animé de la volonté de nuire. Un malfaisant !

Ne supportant pas ses agissements; Bê se révolte. Elle met au point une action punitive dont elle paiera chèrement  l'addition : la directrice du lycée prononce son exclusion accompagnée d'une information à toutes les écoles du département. Elle la condamne ainsi à une exclusion totale. Bê est désespérée : "elle a bouché toutes les voies de mon avenir. Elle a dû deviner que mon oncle m'aurait inscrite dans une autre école du district, aussi a-t-elle décidé d'éteindre ma dernière lueur d'espoir."… "Où pourrais-je aller ? Me réfugier dans une autre école du département est impossible. Et rester ici à regarder mes camarades aller à l'école est au-dessus de mes forces. Me rendre au village natal de ma mère ? Non plus, là-bas, on me donne en exemple à tous les enfants de notre grande famille. Peut-être pourrais-je m'engager comme apprentie dans un atelier de mécanique ou dans une usine?  Mais je n'en ai pas encore l'âge." Dans son désarroi, elle pense soudain à son père qu'elle adore et qui est si loin. Elle décide d'aller le retrouver et part avec son amie Loan Graine de Jacquier. Duong Thu Huong retrace leur aventure à travers le Viêt nam des années 1960, aventure que l'on peut suivre au plan géographique grâce à la carte se trouvant au début du roman.

Sans un sou en poche, elles voyagent en train, à pied ou en autobus à travers les montagnes. Elles font toutes sortes de rencontres en même temps que l'apprentissage de la liberté. Enfin apparaissent sur leur chemin le vieux Môc que Bê, la meneuse, compare au héros du conte de la jeune Tâm et du Bouddha 1, et Dung le maigrichon. Ces deux bienfaiteurs vont leur faire oublier leurs tourments. "Notre famille de quatre personnes vit dans le bonheur total. Pour le vieux Môc, nous sommes ses petits-enfants. Quant à nous, nous l'aimons et le respectons comme un grand'père". Grâce à eux, elles finiront par arriver à destination, la garnison du père de Bê.

 On est emporté par le récit de cet "Itinéraire d'enfance", à la fois émouvant et cocasse. Duong Thu Huong y décrit merveilleusement les sons, les senteurs, les couleurs des paysages de la Haute Région. Son roman constitue aussi un véritable documentare sur la vie, les coutumes des minorités du Nord Viêt nam. Il nous apprend par exemple les secrets de fabrication de la gélatine de tigre, vendue à prix d'or aux pharmaciens, recettes à l'appui, comment se nourrissent ces populations montagnardes…

Duong Thu Huong avoue avoir donné beaucoup d'elle-même à son héroïne sur les chemins de la liberté. Cette petite Bê, si attachante ! Depuis janvier 2006, elle vit à Paris où elle poursuit son œuvre littéraire. Son style mêlant simplicité et fluidité est incomparable. C'est "l'écrivain vietnamien le plus publié au monde" [3]

Rappelons pour mémoire : "Les Paradis aveugles", "Histoire d'amour racontée avant l'aube",

"Au-delà des illusions", "Terre des oublis".

 

LE VOYAGE D'UNE ARTISTE COREENNE EN NORMANDIE

- Auteur :  II BONG, PAK CHONG, JA

- Editions : OUEST France, Collection "Le lecteur de l'Imaginaire", 141 pages

- ISBN : 978-2-7373-3770-3

- Prix : 3O €

 

Après "Le voyage d'un peintre chinois en Bretagne", "Le voyage d'un peintre chinois à Paris", "Le voyage d'un peintre chinois en Provence", "Le voyage d'un peintre haïtien en Bretagne", les Editions Ouest-France viennent de publier ce nouveau voyage, celui d'IIbong, Pak Chong, Ja en Normandie.

Née en 1938 à Sangju, en République de Corée, après ses études à la faculté des Beaux Arts de l'université féminine Ihwa de Séoul, cette artiste a travaillé une vingtaine d'années pour gagner sa vie dans des bureaux artistiques, notamment celui de Choson, alors l'un des plus prestigieux de Séoul. Son travail lui valut d'être désignée comme "employée le plus méritante" et d'être récompensée d'un voyage autour du monde. Elle découvre la France, visite de nombreux sites et noue des contacts avec les milieux artistiques. Revenue en Corée, elle donne sa démission pour se consacrer uniquement à la peinture. Elle réalise de nombreuses expositions de ses œuvres en Corée, puis en France où elle effectue plusieurs séjours avant de s'y établir définitivement en 1998. Ses liens avec ce pays sont très forts : elle a épousé un français et acquis la nationalité française.

La Normandie où elle va passer ses vacances est pour elle "une véritable révélation". De ce coup de foudre naît, chez elle et son mari, la décision de s'y installer, "au pied et dans l'ombre si lumineuse de cette merveille mondiale qu'est le Mont-Saint-Michel."

Son mari lui fait découvrir l'histoire, la culture et les coutumes de cette région française dont la luxuriante végétation lui donne "l'illusion de vivre un rêve.". Elle la parcourt en toutes saisons, de l'aube au crépuscule, sous tous les nuages, sous toutes ses couleurs.

Il en résulte ce livre superbe où apparaît la spécificité de l'art pictural coréen qu'il ne faut pas confondre avec celui de la Chine ou du Japon. L'utilisation du papier de riz, du pinceau fait de poil naturel, les dégradés de l'encre et des couleurs sont caractéristiques de la peinture coréenne  On y trouve la façon orientale de considérer les choses, une optique derrière laquelle il existe une véritable philosophie et toute une conception de l'univers, du monde, de l'homme, de sa place dans ce monde et de ses liens avec les choses et la nature"…

Pak Chong Ja est aussi une calligraphe remarquable. Pour réaliser les légendes accompagnant ses tableaux, elle a choisi l'écriture coréenne [4]  dont les lecteurs pourront apprécier la beauté plastique en contemplant par exemple les deux pages consacrées au "phare de Gatteville" ou au "Moulin à vent de Moidrey" ayant pour support un bel éventail!

N'hésitez pas à aller revoir la Normandie avec Pak Chong , Ja. Son regard vous émerveillera ; il provient de la luminosité, même sous la pluie, des paysages, des monuments… tels que les a vus cette artiste coréenne. Son expérience vécue en Normandie représente pour elle "une chance extraordinaire et comme un inestimable don du ciel". Sentiments qu'elle exprime fort bien dans la préface de son livre.

"LAOS, LA GUERRE OUBLIEE"

- Auteur : Cyril PAYEN

- Préface de Pierre Schoendoerffer

- Editions Robert Laffont - février 2007

Au fond de la jungle laotienne, dans la zone interdite des sombres sommets des mille monts, tout de noirs vêtus, les Hmongs (que les vietnamiens appelaient les Méos) poursuivent un utopique combat contre le communisme. Ces guérilleros et leurs familles sont traqués sans pitié par le gouvernement laotien, et cela dans l'indifférence générale.

Au péril de sa vie et de sa liberté, Cyril Payen, grand reporter et spécialiste de l'Asie du Sud-Est, est allé à leur rencontre. Il a partagé leur sort misérable et tragique. Son livre, témoignage bouleversant, a pour but d'alerter les consciences, et notamment la France, sur ce génocide en cours, avec l'extermination de 18 000 montagnards sans que le Monde s'indigne.

Comment ne pas se souvenir du "Pays du million d'éléphants et du parasol blanc" où régnait le vénérable Si Savang Vong ?

 

"LE JOURNAL DE VICTOR DUBRAY AU VIÊT-NAM"

- Auteurs : Didier DUFRESNE et Bruno PILORGET

- Editions Mango Jeunesse, Paris juin 2006 -ISBN : 2-74004-2088-9, 95 pages

- Prix : 10,40 €

Ce livre destiné aux enfants à partir de 8 ans relate l'aventure de Victor Dubray auquel son père avait promis un voyage inoubliable. Quand le gamin apprend qu'ils vont partir "Entre hommes" pour le Viêt nam, il sort son livre de géographie. "Je ne savais même pas où c'était… Eh bien, c'est près de la Chine ! autant dire au bout du monde." Il n'a pas encore onze ans et c'est la première fois qu'il part seul en vacances avec son père. "Je comprends que ça ne va pas être de tout repos avec lui". Pour le premier jour, il lui fait faire "un milliard de kilomètres" à pied, dans les avenues, les rues et les ruelles de Saïgon.

C'est Victor qui raconte "ce voyage inoubliable" avec les expressions d'un enfant de son âge. Le père, le nez dans son guide, prépare et commente chaque étape alors que lui a l'impression d'être un véritable explorateur, comme dans les livres qu'il a lus.

Son récit est vif, allègre. Il égrène ses enthousiasmes mais aussi ses émotions. Par exemple à May Chau. "Ici, on est loin de la carte postale. Ces gens sont très très pauvres et ils vivent comme ils peuvent d'un peu de culture et d'artisanat. Avec mes baskets à cent euros, j'ai "honte" ".

Les très nombreuses illustrations de Bruno Pilorget rendent ce regard d'enfant porté sur le Viêt nam encore plus attrayant. Un livre "super bien", comme dit mon petit fils.

                                                                                                                                   L.B.

Dernière nouvelle:. La traduction par DANG QUOC CO, Mme NGUYÊN QUY TOAN et NGHIÊM XUAN VIÊT du célèbre poème vietnamien "KIM VAN KIÊU" a été sélectionnée et publiée par l'UNESCO.