Bulletin 181 La vie des Sections
DOSSIER: ANNEE MAU TY
NOTES DE LECTURE
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FRANCOPHONIELutter pour la deuxième place ?
La Francophonie est l'affaire de tous, de nous tous. Face à la forte concurrence des autres langues elle a besoin que nous la défendions. L'Anglais s'est imposé comme une quasi langue universelle. Et après tout, nous devons nous féliciter qu'une très large proportion de la population mondiale dispose d'une même langue qui lui permette de communiquer et de se comprendre. Mais la deuxième place fait l'objet d'une âpre et saine concurrence. L'espagnol a de sérieux atouts grâce à une solide implantation sur le continent américain au sud du Rio Grande. Le chinois, quant à lui, peut compter sur son milliard et demi de citoyens, en plus de sa nombreuse diaspora implantée dans le monde entier et qui a toujours su conserver dans son cur et dans son esprit l'amour de sa culture ancestrale. De plus, son avenir annoncé d'hyper-puissance attire vers sa langue un nombre croissant d'adeptes parmi la jeunesse de tous les pays. Qu'en est-il de la Francophonie au Vietnam ? Malgré les vicissitudes du siècle qui vient de s'écouler, le Vietnam n'a jamais cessé de montrer son intérêt et son attachement pour la culture française. Mr Vinh Dao a très justement montré que ' le français constituait pour toute une partie de l'intelligentsia vietnamienne du début du XX e siècle un instrument indispensable du savoir, la clé de la modernité et du progrès. En outre, à travers la langue française, sont diffusées des idées nouvelles et révolutionnaires sur la démocratie, la liberté individuelle, la répartition des pouvoirs... C'est ainsi que de nombreux révolutionnaires vietnamiens qui se sont engagés dans la lutte pour libérer leur pays du colonialisme français, nourrissaient au fond d'eux-mêmes un amour secret pour le français, parce que Voltaire et Rousseau avaient peuplé leurs rêves de jeunesse .''. Depuis son adhésion à l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) en 1970, l'engagement du Vietnam dans la Francophonie se traduit par sa participation aux instances internationales qui utilisent le français comme langue de travail. En 1997, c'était l'euphorie : l'organisation du 7 e Sommet de la Francophonie à Hanoi consacrait le Vietnam comme l'un des acteurs importants de la Francophonie. Pourtant, d'après le Consulat général de France à Ho Chi Minh Ville , sur une population de 83 millions d'habitants, on estime à 160 000 le nombre de francophones réels et 200 000 celui des francophones occasionnels, auxquels il convient d'ajouter les 210 000 personnes qui apprennent le français (considérées comme francophones partiels), soit un total de 570 000. Ce qui correspond à 0,7% de la population. On pourrait s'attendre à de meilleurs résultats, compte tenu de la longue histoire commune entre les deux pays. Pourtant les raisons d'espérer sont grandes. La Francophonie peut s'appuyer sur l'OIF, une organisation solide et structurée qui étend ses ramifications dans le monde entier. Elle rassemble 55 états qui partagent une langue et des valeurs communes. L'OIF s'appuie sur des opérateurs actifs et efficaces qui lancent des actions dans des domaines extrêmement divers. Ils sont au nombre de quatre : TV5Monde, l'Association internationale des maires francophones (AIMF), l'Université Senghor d'Alexandrie, et l'Agence universitaire de la Francophonie. Grâce à leurs actions, les résultats sont significatifs. A l'heure actuelle le français a statut de 'langue officielle'', seul ou avec d'autres langues, dans 32 états et gouvernements membres : La Suisse, le Canada, la Belgique mais encore Madagascar, les deux Congo, le Niger, Haïti, le Sénégal, la Côte- d'Ivoire tandis que 23 autres pays ont opté pour le français comme 'langue en partage' : le Vietnam, le Maroc, la Tunisie, l'Egypte, la Roumanie, la Bulgarie Signalons pour terminer une initiative fort sympathique organisée l'année dernière à l'occasion de la semaine de la Francophonie par le Groupe des Ambassades, Délégations et Institutions Francophones (GADIF) au Vietnam. Il s'agissait d'un concours d'éloquence en français auquel étaient conviés tous les jeunes vietnamiens âgés de 15 à 25 ans. Espérons que cette manifestation sera suivie de beaucoup d'autres, pour le plus grand bien de la Francophonie au Vietnam.
Vu Hoang Chau
2007 n'aura pas été une bonne année pour la Francophonie car les dons ont nettement baissé. Espérons que 2008 verra une mobilisation des Alasiens pour que l'ALAS puisse maintenir, voire développer ses actions de soutien du français au Vietnam .
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