BULLETIN 187 Sommaire Décisions du CA 3-12-2009 -Changements d'adresse Nos peine s- Nos joies - Agenda In Memoriam - Calendrier du Têt Le Cercle de l'Alas - Les reaps à Paris AG du 27 mars 2010 - Convocation LA VIE DES SECTIONS TET CANH DAN Rencontre du 21-11-2009 aux M.E.P. Adieu Annamite, Bonjour Vietnamien Le 9 Mars 1945, 65 ans dejà ... Evolution de la mode au Vietnam NOTES DE LECTURE Message du Trésorier - ALASWEB Bon de commande : Mémoire et Annuaire de l'ALAS
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ADIEU ANNAMITE, BONJOUR VIETNAMIENPlusieurs amis « Français de souche » (des septuagénaires comme moi !) m’ont posé cette question : « Pourquoi nos parents disaient Annamites au lieu de Vietnamiens pour désigner les habitants du Vietnam ? ». Cependant, le Père Alexandre de Rhodes remarqua que, au XVIIe siècle déjà, les habitants du Đại Việt disaient eux-mêmes qu’ils étaient de l’An Nam(7). Par la suite, les intellectuels vietnamiens utilisaient aussi le terme annamite dans leurs ouvrages, comme Trương Vĩnh Ký (1837 - 1898) dans Grand Dictionnaire Annamite-Français, Abrégé de grammaire annamite, Cours de langue annamite, Cours de littérature annamite. De même, dans la collection complète du Bulletin des Amis du Vieux Huế, de 1914 à 1944, le mot annamite apparaît 7 361 fois dans 104 articles (sur 540) alors que le mot vietnamien n’y figure pas(8). Cette appellation ne manquait pas d’irriter l’érudit historien et homme politique Trần Trọng Kim (1883-1953) qui, dès 1918, exhorta ses compatriotes à appeler leur pays par Việt Nam et à abandonner l’habitude de le désigner par An Nam, car cette dernière dénomination sous-entend la soumission à la Chine(9). À Saint Avé, le 27 décembre 2009 Nguyễn Tấn Hưng
(1) Léopold Cadière, ‘‘Notes, discussions, renseignements’’, Bulletin des Amis du Vieux Huê, N° 4, t. I, p. 348. (2) Đại Việt sử ký toàn thư (Mémoires historiques au complet du Đại Việt) (ci-après : Toàn thư) (orig. 1697), version en quốc ngữ par Ngô Đức Thọ, Hoàng Văn Lâu, Hà văn Tấn, Ngô Thế Long, Nguyễn Khánh Toàn et Phan Huy Lê, Hanoi, Nhà Xuất Bản Khoa Học Xẵ Hội, 1998, t. I, p. 189 (3) Le « Royaume d’An Nam » ne fut officiellement reconnu au roi Lý Anh Tông par la Chine qu’en 1164 ; auparavant, les rois viêtnamiens ne recevaient des Chinois que le titre de Giao chỉ quận vương ou Prince de l’Arrondissement du Jiaozhi (Lê Tắc, An Nam chí lược [Abrégé d’histoire et de géographie d’An Nam ] [orig. 1335], version en quốc ngữ de l’Université de Huê, 1961, document disponible sur le site Internet www.viethoc.org, p. 5) . (4)Toàn thư, t. II, pp. 303-304. (5) Cette compilation est extraite de Nguyễn Tấn Hưng, Un tableau socio-culturel du Viêt Nam du XVIIe siècle à travers le Dictionarium Annamiticum, Lusitanum, et Latinum (1651) d’Alexandre de Rhodes, S.J. (1593-1660) et d’autres écrits de missionnaires contemporains, Mémoire de l’École Pratique des Hautes Études, Paris, 2004. Ce travail va être publié aux Éditions les Indes Savantes, Paris, sous le titre Le Viêtnam du XVIIe siècle. (6) Le nom Đại Việt fut donné au pays par le roi Lý Thánh Tông en 1054 ; il avait eu deux éclipses : de 1400 à 1407, les « usurpateurs » Hồ l’appelaient Đại Ngu, et, de 1407 à 1428, les occupants chinois Ming réemployaient l’ancien nom Jiaozhi ou Giao Chỉ ; Lê Lợi rétablit le Đại Việt en 1428 ; (Trần Trọng Kim, Việt Nam sử lược [Précis de l’histoire du Vietnam] [orig. 1918], Saigon, Bộ Giáo Dục, Trung Tâm Học Liệu Xuất Bản, t. I, 1971, pp. 99, 189, 200, 248, et t. II, 1971, p. 169). (7)Xưng mềnh là An Nam (Dictionarium Annamiticum, Lusitanum, et Latinum, op. cit., colonne 898). (8)Bulletin des Amis du Vieux Huế, Édition intégrale, CD-Rom de l’École Française d’Extrême-Orient de Hanoi, par Võ Duy Đôn, Nguyễn Hồng Trân, Philippe Papin, Philippe Le Failler (Éditeurs). (9) Trần Trọng Kim, Việt Nam sử lược [Précis de l’histoire du Vietnam] [orig. 1918], op. cit, Vol., p. 4. (10) Nguyễn Thế Anh, Bibliographie critique sur les relations entre le Viet-Nam et l’Occident, Paris, G.-P. Maisonneuve & Larose, 1967, p. 283. |