BULLETIN 182 LES FESTIVITES DU TET ET 49è ANIVERSAIRE DE L'ALAS Le Cercle de l'ALAS-Les Repas à Paris Dossier : Les Infrastructures de transport, un enjeu majeur pour l'avenir du Vietnam NOTES DE LECTURE ALASWEB Bon de commande "Mémoire du Lycée Albert Sarraut"
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"INDOCHINE, L'ENVOÛTEMENT" Auteur : Jean de La Guérivière Lorsque les derniers Anglais quittèrent l'Inde indépendante, en 1948, l'un d'entre eux fit cette confidence à un journaliste de la B.B.C. :"Au moment où la côte disparaissait à l'horizon, nous nous retrouvâmes tous sur le pont supérieur, coiffés de notre casque colonial, et, lorsqu'on nous en donna le signal, tous, nous le jetâmes à la mer. Voilà, l'Inde , c'était fini " Rapportant cette anecdote, Jean de La Guérivière, longtemps journaliste au Monde, ajoute :" Ceux-là, sur leur bateau avaient fait le deuil de l'empire. Rien de tel sur les sièges voisins du mien, à bord de llyouchine de l'aviation civile nord-vietnamienne qui nous évacuait à Vientiane". C'était après la chute de Saïgon qu'il avait couverte pour son journal. Plus tard, il note :"Je savais que ces gens resteraient les veufs inconsolables d'une certaine "Indo"". Une réponse en quelque sorte indirecte à l'exclamation d'un personnage de Malraux, mis en scène dans ses "Antimémoires" (1967) : "Il n'y a plus d'Indochine". Tant que la mémoire veille, rien de ce qui se passe et de ce qui s'est passé ne se perd. Depuis quelques années, force est de constater l'évolution du contenu et le nombre de livres (essais, mémoires, récits…) consacrés à l'Indochine. Le sujet de recherche que sous-tend l'ouvrage de Jean de La Guérivière est particulièrement intéressant. Il ne s'inscrit pas dans la géopolitique. "Il s'agit d'une histoire d'amour, une histoire d'amour vache… L'amour des pieds-noirs pour la terre algérienne n'engloba généralement pas ses habitants, il se développa indépendamment d'eux. Au contraire ce qui caractérise l'aventure française au Vietnam, ce fut un état fusionnel avec la population. La nation vietnamienne, nous conquîmes son territoire, mais elle fit notre conquête". C'est ce que souligne l'auteur dans son préambule avant de retracer deux siècles d'Histoire. Une histoire mouvementée évoquée avec passion sous tous ses aspects et dans laquelle on trouve imbriquée la petite histoire d'évènements et d'anecdotes qui, à divers titres, nous ont profondément marqués. Certains passages expliquant cet "envoûtement" peuvent bien sûr nous surprendre, provoquer un certain agacement. Cela n'exclue pas une lucidité critique. Le style de Jean de La Guérivière; la documentation impressionnante sur laquelle il s'appuie incitent le lecteur à en savoir davantage grâce à la filmographie et à la bibliographie en annexes. Pour les alasiens et alasiennes, son livre leur donne l'occasion de retrouver vivaces des souvenirs qu'ils pensaient avoir oubliés et leur pays de toujours.
L.B.
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