- Auteur : Antoine AUDOUARD
- Editions GALLIMARD, juin 2006 - ISBN 2-07 – 077953 – X
- 428 pages – Prix 21 euros
Ce roman a un titre fort poétique." Tu te souviens de la légende ? Il y a l'étoile du soir, il y a l'étoile du matin… L'étoile du soir est amoureuse de l'étoile du matin mais elles ne peuvent jamais se rencontrer. Forcément, il y en a une qui va se coucher quand l'autre se lève et vice-versa. Alors deux fois par an, par-dessus la Voie lactée, les oiseaux font un pont pour la relier.
- Deux fois par an, ce n'est pas beaucoup.
- Une fois dans la vie, ce serait déjà çà."
Ainsi commence le nouveau roman d'Antoine Audouard. Il le dédie à la mémoire de son père Yvan Audouard, journaliste et écrivain (1914-2004), avec en exergue deux citations. L'une d'Aragon :' Cette nuit les vivants seront désensevelis. Et les morts réveillés tremblent et leur ressemblent", à laquelle répond celle de Duong Thu Huong :" le monde des morts est un lieu lointain qui menace les vivants. (1) Description de deux pays, deux époques, deux générations dont l'image du pont d'oiseaux symbolise la fonction.
Antoine Audouard a consacré cinq années de travail et effectué sept voyages au Viêtnam pour écrire ce roman ayant pour cadre l'Indochine des années 1945-1946 et, au-delà, le Viêtnam contemporain. Avoir choisi l'Indochine des années 1945-1946 est pour le moins singulier ! Il estime nécessaire de connaître et de faire connaître cette période qui, selon lui, peut éclairer le présent.
Son héros, André Garnier, est né à Saïgon cinquante ans auparavant. Sa femme est partie, il voit très peu son petit garçon. Un jour le téléphone sonne. On lui annonce l'arrivée de son père le lendemain à 10 h 30. Ils ne se sont pas vus depuis trente ans ! Le père débarque en ambulance pour passer avec lui les quelques jours qui lui restent à vivre. Au cours de son agonie, il murmure "j'ai des choses à dire" mais n'a pas la force d'en commencer même le récit. C'est ainsi qu'après l'avoir enterré à St Gabriel, dans ce village provençal où sont leurs racines, André ressent le besoin impérieux d'en savoir plus sur ce que lui a raconté autrefois sa mère. Un lecteur passionné des livres de Malraux, son père avait rêvé, dans sa jeunesse, d'une vie héroïque. Résistant à dix-sept ans, il s'était engagé à la libération pour servir en Indochine où il arrive avec le Desaix. Ce fut un "soldat qui ne s'était jamais vraiment battu, journaliste aux armées devenu projectionniste, vagabondant sans but à travers le pays avec à la main une lourde valise métallique contenant des bobines de films de guerre américains et français."
Ces "choses à dire" sont pour son fils une énigme. Pour la résoudre, il va essayer de retrouver ceux qui ont connu son père et se rendra au Viêtnam. On est emporté par le récit d'André Garnier à la recherche du passé de son père qu'il reconstitue à l'instar d'un puzzle. On y trouve tout ce qu'un père et un fils ont été incapables de se dire leur vie durant? La quête d'André Garnier aboutit à une étrange découverte sur sa propre identité. "Corbeau solitaire", il construit un pont entre tous les personnages de cette histoire, celle de son père et la sienne, un pont aussi entre deux générations, deux époques, deux pays. Il se sent proche "d'un peuple qui exaltait la tristesse éternelle de rendez-vous ne se produisant qu'en rêve et dont pourtant la nécessité ne cesse jamais de nous poursuivre". C'est un des thèmes de ce roman à clés avec en toile de fond la légende vietnamienne du Bouvier et de la Tisserande
La découverte de l'Indochine plongée dans la tragédie des années 1945-1946 par un jeune français engagé, sa vision des évènements qui s'y déroulent, ses motivations et son évolution psychologique sont fort intéressantes Les points de vue s'entrecroisent tout comme les principaux acteurs : Leclerc, Hô Chi Minh, Missoffe, Messmer, d'Argenlieu (le "carme naval"), Sainteny, Giap, etc. les zones d'ombres ne manquent pas.
"Un pont d'oiseaux" interpelle ceux qui ont vécu en Indochine cette page d'histoire douloureuse et atroce. N'est-il pas opportun de parfaire les souvenirs que nous en avons gardés en lisant ou relisant des livres tels que ceux de Philippe Grandjean ( L'Indochine face au Japon - 1940-1945), Jacques de Folin (Indochine - 1940-1945 - la fin d'un rêve), Jean Sainteny (Histoire d'une paix manquée 1945-1947) ?
L.B.
- L'INDOCHINE FACE AU JAPON - 1940-1945 - DECOUX - de GAULLE, UN MALENTENDU FATAL - Editions L'Harmattan, 2004
- INDOCHINE - 1940-1955 - LA FIN D'UN RÊVE - Editions ërrin 1993
- HISTOIRE D'UNE PAIX MANQUEE - INDOCHINE 1945-1947 - Editions Amiot- Dumont, 1953
(1) Duong Thu Huong est l'auteur de romans dénonçant la misère du peuple et la condition des femmes au Viêtnam. "Terre des oublis", son sixième livre; est aujourd'hui un best-seller.
- Auteur : Michel AURILLAC
- Editions: HMH - HURTUBOSE, février 2007
Michel AURILLAC, ancien élève du Lycée Albert Sarraut, a vécu les 17 premières années de sa vie au Viêtnam. Proche collaborateur de Léopold Sedar Senghor et de Georges Pompidou, il a été ensuite préfet de départements et de régions et nommé, en 1986, Ministre de la Coopération.
Son premier roman, "LE ROYAUME OUBLIE", a obtenu l'un des prix de l'Académie Française. Il a publié un essai sur la décolonisation : "L'AFRIQUE A CŒUR".
"L'ARBRE DE VIE" raconte l'histoire d'une famille éparpillée aux quatre coins du monde, mais que le temps réunira… Durant deux siècles, on suit les nombreuses épreuves des trois femmes fondatrices de cet arbre généalogique. Leurs vies ont pour cadre : la Révolution française, le Mexique des années 1860 et la Suisse à la veille du 3 ème millénaire. Autour d'elles gravitent de nombreux destins, faits d'amour, de rancœur, d'aventure.
Et au final, à travers les passions et les coups du sort, à travers les époques et les cultures, "L'ARBRE DE VIE" nous parle de nous tous, toujours seuls face au destin.
Nous remercions vivement Michel Aurillac d'avoir offert un exemplaire de ce beau roman d'aventures au Cercle de l'A.L.A.S. On peut l'emprunter à la bibliothèque du Cercle.
Pour en savoir plus, contacts : presse@soft.biz
- Auteur : DÔNG PHONG
- Editions : PUBLIBOOK, 14, rue des Volontaires - 75015 PARIS - Tél. 01 53 69 65 55
http://www.publibool.com
http://www.publibook.com/boutique2006/detail - 3260- new-0-1 -PB html
Jean Chaland, ancien élève du Lycée Albert-Sarraut, nous raconte l'errance d'un homme qui, dès l'âge de dix-sept ans, prit le chemin de l'exil pour seulement survivre. Il quitta son pays, sous le règne du sultan Abdul Hamid, pour échapper au premier génocide des Arméniens. Il parcourt alors des pays inconnus, comme la grande Russie en pleine mutation avec la fin de règne du tsar Nicolas II et la Chine. Une vie riche en évènements extraordinaires et fabuleux. Il fut le témoin d'une longue page de notre histoire contemporaine, de la guerre des Balkans de 1877 à la fin de la Seconde Guerre mondiale.