Les Lycées français du soleilPar Effy Tselikas et Lina Hayoun, Paris , Autrement, 272 pages, 19 €.
Les auteurs de ce livre, l'une journaliste, l'autre documentaliste, toutes deux anciennes élèves du lycée Carnot de Tunis, ont voulu « raconter l'histoires d'élèves de cultures, de langues, de religions et d'origines sociales très diverses , de professeurs venus de France ou recrutés localement, tous investis d'une mission : enseigner la langue française et transmettre les idéaux de la culture française. » Tous ceux qui ont fréquenté, comme élèves ou comme enseignants, ces « lycées du soleil », en gardent un souvenir qui va bien au-delà de la nostalgie de l'adolescence. C'est pourquoi, après un court historique des lycées français créés à partir de 1831 en Algérie, de 1881 en Tunisie, et de 1912 au Maroc, l'essentiel du livre est constitué d'une vingtaine de témoignages directs, d'Alexandre Arcady à Bernard Guetta, de Claudia Cardinale à Alain-Gérard Slama, de Bertrand Delanoé à Philippe Seguin, qui, tous, rendent hommage à ces « lycées du soleil ». Chacun des témoignages apportent sa part des souvenirs particuliers. Les auteurs rappellent opportunément que « plus d'un tiers des Français d'aujourd'hui ont une partie de leur vie liée à l'Afrique du Nord : pieds-noirs, Maghrébins, Français d'origine marocaine, algérienne ou tunisienne, harkis, coopérants et bien d'autres encore. » Un tel livre prouve qu'au-delà de la page douloureuse de la décolonisation du Maghreb le temps est venu de regarder sereinement ce passé. Yvonne Fontanne |